Buveur un jour... (PV Tom) [E.C]

Tout était si certain, pour moi comme pour lui, mais à la lecture de ta réponse, tout vole en éclat, les certitudes comme les projets, il ne reste plus rien que d'anciens souvenirs d'envie d'avenir... Je ne peux pas m'empêcher de penser à mon tour qu'il y avait de grandes chances que Tom le quitte tôt ou tard. Plus tôt que tard d'ailleurs même. Mais pas pour chercher mieux, mais pour retrouver ce qu'il avait déjà perdu. Il ne pouvait pas s'imaginer refaire sa vie, c'était Sam ou rien. A croire que ce ne serait rien. Qu'il allait écourter sa vie de cinq ans encore comme s'il n'y avait pas assez d'années volées comme ça, comme si elle n'était pas déjà assez courte... Mais non pas la sienne. La sienne n'était que trop longue et que trop dur à vivre à longueur de journée, à longueur d'année. Il ne l'avait que trop vécu, jamais rien n'avait marché et tout laissait penser que jamais rien ne marcherait. Il n'était peut-être pas fait pour vivre heureux... Non... Ca devait être ça... Pauvre lui...

"Je sais pas ce que tu savais ou pas, ce dont tu te doutais ou non, et je crois que ça n'a pas beaucoup d'importance, que ça n'en a plus maintenant du moins... C'est qu'un détail parmi tant d'autre."

Le dernier fil qui le retenait à l'envie de faire le maximum pour le garder, de faire machine arrière, de se mettre à genoux pour implorer son pardon, pour qu'il lui revienne, que tout soit comme avant, se brisa quand Sam se détacha totalement de lui, pauvre guitariste abruti. Maintenant, il se passera ce qu'il devra se passer sans qu'il ne fasse rien pour le changer, pour faire tourner le destin en faveur de leur amour, si amour il y avait encore à ce moment là, chose dont je suis certaine mais pas lui. Il resserra doucement sa main autour du mouchoir dès que Sam l'eut lâché, aussi tendre que si ça avait été la main de celui qu'il avait cru être l'homme de sa vie. Ses pleures redoublèrent, toujours sans le moindre petit bruit, ni hoquet ni début d'étouffement, rien qui n'aurait pu laisser penser qu'il pleurait si l'on ne voyait pas les larmes couler à torant sur son visage pâle et démonté, effrayé et déjà enterré. Sa vie n'avait plus beaucoup d'importance et il le savait bien, tout comme il savait proche la fin. Après tout, ce n'était que lui. Mourir maintenant ou demain, agoniser avant d'y rester, il n'en voyait pas l'intéret, autant en finir pendant qu'il le voulait, avant que sa mort devienne un supplice, là qu'il la voyait presque comme une libération.
Il ne trouva pas la force ni le courage de lui répondre. Pour dire quoi ? Qu'il l'aimait, qu'il voulait faire sa vie avec lui, qu'il regretait tout ce qu'il avait fait avant et qui les avait menés jusqu'à cette dispute ? Sam le savait déjà. Ou du moins, il devait s'en douter puisque la vie de Tom n'était qu'éternels regrets. Il le regarda filer, s'enfuir, l'abandonner comme ils avaient tous fini par le faire un jour. Un de plus un de moins en dira t-on mais non. C'était celui de trop. Celui à qui il tenait. Celui qui avait sa vie entre ses mains. Il aurait tant voulu monter, le serrer contre lui, l'embrasser, s'excuser autant de fois qu'il y a d'étoiles dans le ciel, mais il en était bien incapable, incapable de parler, de calmer ses larmes. Son état ne ferait qu'empirer s'il devait s'expliquer de vive voix, que ce soit par choix ou par obligation. Il remarqua une feuille et un stylo non loin de lui, il se bougea jusqu'à eux avec d'immenses difficultés, ses jambes ne voulant plus le porter, lui et le poids de la souffrance qu'il avait occasionné au fil des années. Il soupira un long moment, les larmes achevant leur course sur le papier, laissant des petites tâches gondolées, malheureusement, Sam ne pourait que savoir qu'il ne s'était pas lassé de se désécher. Après de longues secondes d'hésitation, il écrit:

"J'ai jamais été un fardeau, hein ? J'y crois pas, j'y crois plus. Je finis par douter de tout, de nous... Tu me demandais d'y croire... Je suis désolé mais j'y arrive plus et pourtant, Dieu sait que je l'ai voulu et que je le veux encore. Là, c'est au dessus de mes forces, tout comme venir te voir et te dire tout ça en face. En réalité, même si j'ai changé depuis que t'es entré dans ma vie, je suis toujours le lâche que j'ai toujours été... Chassez le naturel, il revient au galop qu'on dit, à croire que c'est vrai... Je suis un incapable, tu le sais bien. Alors pourquoi je serais capable de comprendre ça plus qu'autre chose... Tu t'es excusé, oui, je sais bien, mais tu peux pas savoir à quel point ça m'a fait mal d'entendre ça de ta bouche... Et pourtant, je l'ai entendu un nombre un calculable de fois... Mais je ne voulais pas l'entendre de toi... Enervé ou pas, tu le pensais, et c'est ce qui me tue encore un peu plus... Je finis par me demander si tout ça n'était pas qu'un rêve... Après tout, c'était idyllique, non ? J'aimais à penser cette histoire éternelle, immortelle... Mais à croire que non... La connerie humaine parfois... M'enfin, je ne vais pas en plus regreter d'y avoir cru... C'était beau... Les plus beaux moments de ma vie, et tout ça grâce à toi. Je ne pourrais jamais assez te remercier pour ça. Tu m'as demandé de pas baisser les bras, de pas t'abandonner avant l'heure, mais je crois que c'est plus possible tout ça, je n'ai plus de réelles raisons de le faire mon ange, tu t'éloignes un peu plus à chaque désaccord, on est peut-être pas fait pour vivre ensemble qui sait... La vie est une salope. Elle nous fait croire à tout pour nous enfoncer un peu plus à chaque fois... Mais bon, on le sait... Je ne pourrais jamais me dire que tu n'es qu'un pauvre connard car même avec toute la volonté du monde, je n'arriverai pas à m'en convaincre. Moi par contre... Tu sais, j'finissais par rêver d'un avenir avec toi, une vie à deux des plus merveilleuses, où on aurait été heureux tous les deux... J'aurais préféré te le dire dans d'autre circonstence, mais j'avais même envie qu'on se marrie, bon, les enfants c'était foiré, mais j'aurais aimé te dire oui pour la vie. Mais comme quoi, je ne dois vraiment pas être fait pour ce genre d'engagement car même quand ce n'est pas prévu ça tombe à l'eau... Je sais pas ce que tu penses de toute cette histoire ça, et je ne le saurais sûrement jamais. J'aurais tellement aimé être quelqu'un d'autre, juste un instant pour avoir le courage de venir te voir... Mais non... J'me déteste... Comme je l'ai toujours fait d'ailleurs. J'avais presque réussi à oublier qui j'étais dans tes bras... Je me sentais si bien avec toi... Mais c'était trop court... Tout était trop court... Et tout le sera toujours. Pourquoi faut-il qu'il y ait une fin... Car ça l'est bien, non ?! Tu ne me retiens pas... Je m'en doute bien... Qui le ferait ? Et puis, tu ne l'as que trop fait... C'est reculer pour mieux sauter. J'aimerai tellement te dire une dernière fois que je t'aime, goûter de nouveau à tes lèvres... La dépendance restera en moi à vie je crois... Enfin, à vie, façon de parler... Je te dois tout. Tu resteras à jamais l'homme de ma vie dans mon coeur, celui que j'ai aimé et que j'aimerai toujours par dessus tout, celui que j'aurais aimé jusqu'au bout. Maintenant, je crois qu'il est temps que je te laisse. Encore un immense merci mon coeur.

Je t'aime.

Celui qui restera tiens même au delà de la fin.
Tommy. ♥♥♥"

Il soupira après s'être rapidement relu, enfin, il avait juste survolé le papier histoire de voir s'il n'avait pas oublier de mots plus qu'autre chose vu qu'il ne voyait pas grand chose au travers de ses yeux embués et noyés des larmes qui continuaient de couler avec envie. Il s'étira doucement et se leva avec précautions. C'est bon, ses jambes semblaient d'accord pour le porter, l'histoire d'un instant sûrement mais c'était déjà ça. Il monta lentement les marches qui menaient à la chambre de Sam. Il ne put s'empêcher de se rappeler leur première nuit ensemble. Sûrement la plus belle de sa vie malgré qu'il en eut de magnifique, rien n'arriverait jamais à dépasser celle là. Il frôla la porte du bout des doits, murmurant un inaudible je t'aime à l'intention de l'androgyne qui ne l'entendrait sûrement pas et fit glisser le mot sous la porte avant de faire demi-tour, sa main tapant involontairement contre la planche de bois quelques secondes avant qu'il ne descende, tout aussi doucement qu'il les avait monté, les marches de l'escalier. Un triste sourire étira ses lèvres en passant devant le canapé, se disant que c'était là que tout avait commencé mais que tout c'était sûrement terminé aussi...

Non j'pense toujours qu'ils seraient bien ensemble seulement je sais pas pourquoi j'en suis arrivée à écrire ça. Sûrement le fait que j'allais mal hier et que du coup, ce matin, lire ta réponse m'a fait pleuré. Pour moi ça aurait été un couple parfait mais Sam n'est qu'un con qui n'est pas fait pour Tom c'est tout. Il ne mérite pas Tom et plus je relis ta réponse plus je m'en rends compte.
Sam venait donc de laisser tomber Tom alors qu'il avait promis ne jamais le faire. Comme quoi les promesses sont faites pour ne pas être tenues. Il savait qu'il venait de perdre la personne la plus importante à ses yeux, sa vie tout simplement. Oui Tom était sa vie. L'homme qu'il aimait plus que tout et pour lequel il se serait tué si jamais il le quittait. Et là Sam venait de le faire, il avait quitté Tom. Au fond de lui il avait espéré que le dreadeux le rejoigne, ne s'excuse même pas et le prenne dans ses bras. Mais il savait que c'était trop tard et que de toute façon il ne le méritait pas. Il ne méritait pas tant d'attention de la part de Tom. Le guitariste aurait du se trouver quelqu'un de beaucoup mieux. Pas un pauvre petit androgyne qui pique des crises pour un rien. Pas Sam.
Le brun était donc assis sur son balcon à fumer sa cigarette comme si ça pouvait le calmer, bien que ça ne marchait pas. Ses larmes coulaient le long de ses joues encore et encore. Il n'arrivait pas à les arrêter. Il savait qu'il venait de laisser tomber l'homme de sa vie. Il se maudissait intérieurement. Il se disait qu'il n'aurait jamais du venir dans cette ville, qu'il n'aurait jamais du rencontrer Tom qui serait bien plus heureux sans lui. Il se disait qu'il n'aurait pas du vivre. De toute façon c'était ce qui allait arrivé une fois que sa cigarette serait terminé. Sam avait le cœur qui saignait. Il avait mal au fond de lui et ne voulait plus souffrir. Surtout qu'il venait de faire souffrir Tom et ça il ne se le pardonnerait jamais.
Il entendit alors comme un bruit provenant de sa porte. Il attendit quelques secondes de finir sa cigarette puis finit par se lever, les jambes supportant son corps avec beaucoup de mal, et se dirigea jusqu'à la porte. Il n'eut même pas à l'ouvrir qu'il vit le mot à terre. Une seule personne avait pu l'écrire et son cœur se serrait déjà avant de ne lire la moindre phrase. Il se pencha et prit la feuille d'une main tremblante. Ses larmes redoublèrent encore si c'était possible tout au long de la lecture de la lettre. Il se laissa tomber à genoux à terre, ayant mal à la poitrine, comme si son cœur brûlait à chaque mot qu'il lisait. Il avait tellement voulu y croire à cette histoire qu'il ne pouvait s'arrêter de dire quelque-chose : 'c'est ma faute...' Pour lui c'était entièrement de sa faute et Tom n'avait rien fait. De toute façon c'était de sa faute et celle de personne d'autre. Il s'en voulait d'avoir dit ces mots sur un coup de sang, il les pensait à peine. Sam était comme ça, il disait souvent quelque-chose qu'il ne pensait pas forcément lorsqu'il était énervé. Mais s'il s'excusait ça voulait dire qu'il ne le pensait plus. Il réussit à finir de lire la lettre et était complètement anéanti. Que lui restait-il? Rien. Absolument rien. Il ne lui restait plus qu'à faire une seule chose. De toute façon il se doutait que Tom était parti donc personne ne le retiendrait puisqu'il n'avait personne dans son entourage à part Tom. Il venait de laisser partir la seule personne qui aurait pu le sauver de cette solitude, de cette triste vie et qui aurait pu le rendre vraiment heureux.
Sam se leva, bien décidé à partir. Il alla directement dans la salle de bain. De là il laissa couler un bain d'eau chaude. Il se déshabilla tout en continuant de se répéter inlassablement 'c'est ma faute...' Ces mots ne quittaient pas sa bouche. Il entra alors dans la baignoire tout en oubliant pas le petit instrument qui le ferait quitter cette Terre où il faisait tant de mal autour de lui. Sam n'avait jamais ressenti le besoin ou l'envie de quitter ce monde. C'était la première fois et ça serait la dernière. Il avait fait du mal à Tom et ne se le pardonnerait jamais. Il attendit que la baignoire soit bien remplie avant d'arrêter l'eau. Il leva alors l'un de ses bras devant lui et avant de faire quoi que ce soit, il murmura quelques faibles mots.

"Je t'aime tellement... Pardonne-moi... C'est ma faute... Pardon... Je t'aimerai toujours..."

Et il fit enfin l'irréparable. Il laissa la lame de rasoir couper cette peau sur son poignet et qui lui faisait perdre ce sang qui le maintenait encore en vie. Il n'eut même pas mal. Tout simplement parce-que l'endroit où il avait le plus mal était son cœur et que jamais cette blessure ne serait pansée. Il fit la même chose avec son deuxième poignet. Il regarda un instant le sang couler, comme si c'était sa punition d'avoir fait souffrir Tom. Il plongea alors ses bras dans l'eau chaude. Il ne sentait plus rien, il était bien. Il ferma les yeux et se sentait partir. Une dernière larme coula sur sa joue et il murmura une dernière chose.

"Je t'aime mon Ange..."

Ses seules pensées allaient vers son Ange. Puis il se laissa partir en cessant de luter. De toute façon plus rien ni personne n'était là pour le retenir. A quoi bon rester?

Ils seraient peut-être toujours ensemble... Ou peut-être pas. J'en sais rien... Déjà, la dernière engueulade aurait dû être décisive puisque ce n'est pas dans les habitudes de Tom, ni dans les miennes d'ailleurs, d'aller s'excuser et recoller les pots cassés dans la mesure du recollable. Excuse moi, mon but n'était pas de te faire pleurer loin de là, mais ta réponse m'a filé le bourbon et ça s'est senti dans la mienne, je crois que j'ai jamais mis autant de coeur à l'ouvrage, c'était pas lui qui écrivait mais moi, tout comme sa souffrance n'avait pas le bon propriétaire. Qu'importe. Le guitariste n'en a rien à foutre du mérite de Sam ou non, il le voulait lui et personne d'autre, aussi con soit-il, tout le reste n'était que mots dans le vent. Le dreadeux était bien incapable de bouger, partir ne lui semblait pas dans la logique des choses, ça ne pouvait pas se passer comme ça malgré tout, il n'avait pas le droit de le laisser, là haut, sans bouger le petit doigt pour tenter de le récupérer. En même temps, sa lâcheté ne lui avait jamais fait défaut dans ces moments là, pourquoi commencerait-elle ?! Tom soupira. Non, il ne pouvait pas. Qu'on dise ce qu'on veut, mais le plus con des deux n'est pas forcément celui qu'on croit. Après s'être fait jeter en beauté, comme si cela ne suffisait pas, il se devait de le retrouver, de s'excuser. Même si au fond de lui, il avait peur que tout soit trop tard que Sam soit passé à autre chose, que tout ça soit voulu car il avait déjà quelqu'un d'autre... Tout les sénarios possibles passaient dans l'esprit décédé du guitariste.
Tom sursauta en entendant la porte s'ouvrir. Il espérait un instant voir son ange descendre, ne serait-ce que pour lui foutre la baffe qu'il lui avait pas mise avant de monter rien que pour le voir une dernière fois avant de comprendre réellement que tout était fini et qu'il n'avait plus qu'à rejoindre les nuages, haut dans le ciel quoi que pas sûre qu'ils veuillent de lui tant la souffrance a été occasionné par sa faute au cours de ces dix neuf dernières années. Mais non. Il fut surpris d'entendre l'eau couler. Pour lui, ce n'était pas une bonne chose, il se rappelait la douche glacée qui restait récente, les nombreuses fois où Ryan avait voulu mettre fin à ses jours dans la maudite baignoire de chez eux... Il fallait qu'il s'assure que tout aille bien avant de partir pour de bon, pour toujours.
Il respira un grand coup, histoire de se donner un courage qui n'existait pas, un semblant de force qui changerait de d'habitude. Il savait bien que tout ça n'était pas lui, mais c'était pas grave, il ne voulait que le revoir après tout, ce qui ne devait pas être le cas de Sam, alors Tom ou Conscience de celui-ci, c'est la même chose.
Son coeur accélérait au fur et à mesure qu'il montait pour la deuxième fois ces marches, sa respiration était saccadée, sa tête tournait et son estomac menaçait de rendre ce qu'il avait avalé.

*Il me le pardonnera jamais... Il doit vouloir ma mort à l'heure qu'il est... Qu'il ne s'inquiète pas, ce sera bientôt le cas...*

Cette dite-Conscience était bien trop occupée à diriger ses gestes pour se préoccuper de ses pensées, et ce n'était sûrement pas plus mal ainsi.
Enfin en haut, ce petit escalier lui avait semblé interminable, comme un couloir qui le menerait à la mort elle même, il avait presque l'impression de la voir, elle et son habit d'âmes fauchées, en haut de l'escalier.
Il inspira et ouvrit la porte de la salle de bain, l'entrebaillant mais sous ce spectacle dont il aurait tout fait pour ne pas être spectateur, il la lâcha violemment et elle claqua contre le mur dans un boucan infernal. Non... Pas lui... Pas ça... Pas encore une fois... Les images de son frère étendu sur le sol froid de cette ruelle, la pluie ruisselant sur son corps inerte faisant couler d'avantage encore le sang qui s'écoulait de son poignet de mirent pas longtemps à arriver. Le guitariste était incapable de pleurer, de crier, tétanisé, effrayé, attristé, ce qu'il restait de vie en lui venait de le lâcher tout comme Sam venait de le faire pour toujours. Madame Conscience prit heureusement les choses en main, faisant revenir le dreadeux à la raison, aussi brutal soit le retour.
Tom sortit son portable et composa sans trop savoir comment tant il tremblait le numéro des secours, avant de leur demander d'une voix suppliante, effrayé et effrayante d'arriver le plus vite possible. Dès qu'ils eurent raccroché, le téléphone tomba et se brisa dans un bruit sourd. Tel un pantin qu'on dirigerait de là haut, le guitariste se rapprocha de la baignoire, se laissant tomber lourdement à côté et attrapa la main de Sam comme s'il avait peur de le casser.

"P... Pourquoi Sam... Pourquoi ?!"

Sam était donc en train de partir petit à petit, ne se remettant pas de ce qu'il venait de faire à Tom. Lui? Il ne souffrait pas de ses blessures mais juste de ce qu'il avait fait à l'homme de sa vie. Il ne se remettait pas des larmes qu'il lui avait fait verser. Il avait donc le corps plongé dans la baignoire, laissant son sang se mêler à l'eau de celle-ci. Il se sentait partir petit à petit. Il avait déjà hâte que ça soit finis pour ne plus faire de mal à personne. Il entendit alors un bruit autour de lui. La porte qui claquait mais il se disait que c'était sûrement l'effet de son imagination. Personne ne viendrait le voir. Il n'avait plus personne. Il entendit alors une voix lointaine puis celle-ci se fit plus précise. Il sentit qu'on lui prenait la main. Il n'avait même pas la force de la serrer. Il ne pouvait se raccrocher à rien. Il ouvrit difficilement les yeux et aperçut alors Tom. Non impossible. Celui-ci devait être parti se faire une nouvelle vie depuis longtemps. Il ne pouvait être là.

"Je... Je t'ai fait souffrir Tom... Je... Pardon... Je t'aime Tom... Je..."

Il ne réussit à rien prononcer de plus qu'il sombra dans une sorte de sommeil.Ou en fait, ce fut plutôt son corps qui ne répondait plus. Il n'avait plus de force, celle-ci l'avait quitté.
Il fallut attendre encore quelques minutes avant que les secours n'arrivent enfin. Ils sortirent Sam de la baignoire, bandèrent ses poignets pour empêcher le sang de continuer à couler, ils l'enroulèrent dans une couverture puis l'embarquèrent dans l'ambulance en direction de l'hôpital. Bien sûr Tom les suivit. On prit donc Sam en charge. On posa des points de suture sur ses poignets qui auraient donc une belle marque chacun de cet évènement. On lui fit une transfusion sanguine vu qu'il avait perdu trop de sang. Il était sorti d'affaire mais était vraiment très faible. Il s'était réveillé mais ne réagissait pas vraiment. Il avait un regard vide et fixait le paysage par la fenêtre. Pourquoi on l'avait sauvé? Il faisait du mal autour de lui, il ne devait pas rester ici. Il n'aidait personne et faisait souffrir l'homme qu'il aimait. On vint tout de même prévenir Tom que Sam était sorti d'affaire et qu'il pouvait aller le voir. Encore fallait-il que Tom veuille voir Sam...

Il tremblait de tout son être, son cerveau ne semblait plus vouloir répondre. Tout n'était qu'un horrible cauchemar. Sam avait le droit de le quitter si bon lui semblait, mais pas de partir comme ça, non... C'était Tom le lâche dans toute histoire, il n'avait pas envie qu'on lui prenne sa place...
Il caressait tout doucement la main de Sam, tendrement, toujours aussi amoureusement malgré la peur qui lui rongeait l'estomac. Oh oui qu'il avait peur. Peur de le perdre pour toujours, qu'il le laisse tomber pour toujours. Il l'aimait et refusait de le laisser s'enfuir comme ça. Non... Il n'avait pas le droit... Il releva la tête vers le visage de son ange quand il entendit sa voix, il lui sourit très très tristement et serra un peu plus la main de l'androgyne dans la sienne. Il se mit à genoux avec difficulté et lui caressa la joue du bout des doigts, les larmes reprenant doucement leur place sur ses joues. Son coeur commençait à se calmer sans pour autant reprendre un rythme normal, mais là, il aurait pu s'arrêter que Tom n'aurait pas été moins vivant que devant la mort lente de son ange.

"Chuuuuut... C'est rien... Oublie tout ça... Je t'aime aussi Sam..." chuchota le dreadeux d'une voix tremblante et secouée de sanglots. "Je t'en supplie, reste avec moi."

Les minutes qui passèrent avant l'arrivée des secours semblaient être des années pour le guitariste terrorisé. Et si jamais il ne se réveillait ?! Et s'il l'abandonnait pour toujours toujours toujours ?! Il refusait d'y croire mais ne pouvait pas s'empêcher d'y penser.
Il craignait le pire quand il attendait, sagement bien qu'impatiemment dans le couloir, assis face à la porte de la chambre de son homme, fixant le bois où la peinture s'écaillait. Le temps s'était arrêté.

*Pourquoi encore une fois ?! Qu'est-ce qu'ils ont donc tous ?! Non... Ca vient pas d'eux... Mais de moi en fait... Qu'est-ce que je fous encore ici ?! J'serais tellement mieux à agoniser tout seul comme l'ordure que j'ai toujours été... J'me déteste, j'me déteste !*

Il mit plusieurs longues minutes à comprendre qu'il avait le droit d'aller voir le pauvre androgyne, il mit plusieurs longues minutes à se demander si c'était une bonne idée, mais il finit par se dire que si sa présence le gênait, Sam le lui ferait savoir. Il entra alors timidement dans la chambre. Tout ce blanc lui donnait la nausée, il n'avait été ici que trop souvent. N'était-ce pas un peu sa deuxième maison ?!
Il s'avança vers le lit de son homme et lui attrapa tendrement la main, fixant son visage avec un amour non dissimulé, tout comme son soulagement de le voir vivant. Il embrassa délicatement la main de son ange. Il était calme. Trop calme peut-être même dans une situation comme ça.

"Je t'aime Sam. Tu peux pas savoir à quel point. J'aimerai tellement que rien de tout cela n'soit arriver. J'me déteste vraiment... Je t'aime. Je ne cesserai jamais de te le dire et de te le répéter..."

Sam étai donc sorti d'affaire mais pas forcément en bonne santé. Il se sentait très faible et on lui avait annoncé qu'on allait le garder quelques jours en observation et qu'une tentative de suicide n'était pas à prendre à la légère. De plus, il devait se faire suivre par un psy, la totale quoi. L'androgyne était donc allongé sur le lit de l'hôpital, ne bougeant pas et fixant l'horizon par la fenêtre. Il n'avait aucune expression sur le visage. Il souffrait intérieurement mais ne laissait rien transparaitre. Il ne voulait plus qu'on lise en lui, il s'était suffisamment 'ouvert' aux autres et ne le voulait plus. Il ne supportait pas les hôpitaux. Une fois qu'il avait repris connaissance, il s'était débattu et voulait rentrer chez lui mais on lui avait donné un calmant.
Il entendit alors la porte de sa chambre s'ouvrir mais il n'y fit pas attention pensant que c'était encore une énième infirmière venant vérifier s'il n'avait pas recommencé. Il sentit alors son lit bouger puis il tourna enfin la tête vers la personne en question quand il sentit celle-ci lui prendre la main. Il avait l'impression qu'une chaleur s'emparait de lui. Il laissa Tom faire quand il lui embrassa la main. Il ne réagit pas tout de suite et écouta attentivement les mots de Tom. Il ouvrit enfin la bouche après un léger silence.

"Je..."

Ce mot n'avait été que murmure mais il n'avait pas réussit à ajouter quoi que ce soit. Il avait la gorge serrée et aucun son ne sortait. Il ne put retenir une seule et unique larme couler le long de sa joue alors qu'il ne quittait pas Tom des yeux. Il s'en voulait. Il avait cru qu'il était parti par sa faute et que jamais il ne voudrait le revoir. Ces mots... Les derniers mots que Tom venait de prononcer le rassuraient tellement. Pourtant il ne pouvait cesser de s'en vouloir.

Il n'était pas vraiment dans ce monde là. Trop noir et trop dur à vivre à son goût. Il était conscient de ce qu'il vivait mais refusait d'y croire, comme si tout n'était qu'un film avec un sénario dramatico-merdique. Il sourit à Sam quand il tourna la tête vers lui. Il l'aimait toujours autant, toujours plus, même s'il avait peur que ce ne soit plus réciproque, qui sait après tout, ça ne l'était peut-être plus tellement.
Il lui caressa la joue du bout des doigts en l'entendant et posa un doigt sur les lèvres de l'androgyne.

"Chut... Repose toi. Tu pourras parler autant que tu voudras après, d'accord ? Mais pour l'instant, tu ferais mieux de reprendre des forces."

Sa voix était douce mais ferme. Il embrassa le beau brun sur la joue, n'osant pas toucher ses lèvres des siennes puisqu'il n'était plus sûr de rien, et pourtant, l'envie l'en démangeait fortement.
Il se leva et prit une chaise dans un coin de la chambre, il la rapprocha du lit et s'assit sans jamais détourner les yeux du visage de Sam.

Sam ne réussit qu'à fermer doucement les yeux quand il sentit la main de Tom sur sa joue. C'était seulement dans des moments comme ça qu'il se sentait bien. Il écouta Tom sans rien dire puisque de toute façon aucun son ne sortait de sa bouche. Il rouvrit les yeux d'un coup en sentant les lèvres du dreadeux sur sa joue. Mais il fut beaucoup moins rassuré en le voyant quitter le lit pour s'asseoir sur une chaise.
Sam essaya donc de dormir mais là quelque-chose lui manquait. Il regarda alors Tom à nouveau et s'assit doucement sur le lit. Il se pencha vers Tom et lui attrapa la main alors que la sienne tremblait et était légèrement froide. Il tira alors doucement celle de Tom, voulant lui faire comprendre qu'il voulait qu'il le rejoigne dans le lit. Il avait besoin de lui à ses côtés pour dormir sinon il n'y arriverait pas du tout. Il voulait que Tom le prenne dans ses bras, il voulait sentir sa chaleur, il voulait tout ça à ses côtés.

Le guitariste sourit attendri quand Sam lui attrapa la main, par contre, qu'est-ce qu'il avait froid ! Le visage de Tom s'assombrit un peu à cette pensée. Il se laissa tirer sans la moindre résistance et s'assit sur le bord du lit, le plus proche de Sam possible.
Il lui caressa doucement les cheveux de sa main de libre, l'autre le lâchant toujours pas celle de son ange. Un sourire rassurant et amoureux ne quittait pas ses lèvres.

"Je t'aime Sam..." souffla t-il tout doucement avant d'embrasser le dit-Sam sur le front.

Il avait peur mais ne le montrait pas, pourquoi faire ? Et puis, il s'en voulait plus que tout, il avait envie de le venger contre lui-même, se faire souffrir comme ça avait dû être son cas...

Sam fut alors rassuré de voir Tom bouger. Il avait eu peur que celui-ci ne fasse rien et qu'il reste sur sa chaise. Surtout que le visage de Sam ne laissait toujours transparaitre aucune émotion. Il laissa celui-ci s'installer sur le lit et se colla instantanément au blond. Il avait juste besoin de sa présence. En entendant les mots de Tom, Sam se blottit encore plus dans les bras de Tom. Il ne répondit rien, il n'y arrivait pas. Le choc de ce qu'il avait vécu sûrement. Il releva légèrement le visage juste pour déposer un baiser dans le cou de Tom avec ses lèvres glacées puis se recoucha contre lui. Il ferma alors les yeux et s'endormit enfin bien qu'il crut qu'il n'y arriverait plus du tout...

Et oui, Tom avait bougé son joli petit cul de sa chaise car malgré sa blondeur il n'était pas que blond et avait compris la demande de son homme, de son ex ? Il était déçu de ne rien lire des émotions de son ange sur son si joli visage mais il comprenait, en même temps, on ne manque pas de mourir tous les jours, il faut le temps de s'en remettre. Il sourit en sentant le corps de l'androgyne se coller au sien. Ca lui avait tellement manqué, il avait pensé ne jamais revivre ça... Il soupira de bonheur en se sentant se blottir encore un peu plus contre lui, c'était tellement délicieux comme contact. Il frissonna sous son baiser, dû au baiser lui même ou à la froideur des lèvres de Sam, sûrement les deux...

"Dors bien..." mima t-il sans un bruit.

Sam entendit vaguement les quelques mots de Tom avant de sombrer dans le sommeil, à bout de force.
On va donc dire que deux bonnes heures étaient passées et que Sam avait réussi à bien se reposer. Enfin si on veut puisque les images de ce qu'il s'était passé lui revenait en mémoire. Il se réveilla alors en sursaut mais fut rassuré en voyant Tom à ses côtés. Il se rallongea normalement. Il commença à caresser le bras du dreadeux tout doucement, frôlant sa peau du bout de ses doigts quand les yeux de l'androgyne se posèrent sur son bandage au poignet. Il se pinça les lèvres et descendit sa main jusqu'à celle de Tom pour venir enlacer leurs doigts, comme avant... Comme il le faisait toujours en faite.

Le guitariste était plongé dans ses pensées, dans ses anciens projets d'avenir avec l'androgyne, oui, anciens, aujourd'hui, il se refusait d'y croire de peur de tomber de trop haut, revivant leur dispute débile qui était parti à cause de lui et d'une crise de jalousie qu'il avait voulu éviter. Quel con ! Mais quel con ! Il sursauta en sentant les doigts de Sam sur son bras et lui sourit amoureusement. Pour la première fois depuis le début, il posa doucement ses lèvres sur les siennes, chaste et rapide, au risque de se faire jeter.
Il serra un peu plus sa main et la caressa de son pouce, délicatement.

Sam se laissa faire par Tom. Par contre, il ne parlait toujours pas le auvre petit. Bah oui il avait comme un certain blocage, comme si sa voix ne voulait pas sortir bien qu'il y avait énormément de choses qu'il voulait dire à Tom. Il ferma les yeux au contact des lèvres de Tom sur les siennes et en frissonna légèrement. Puis il reposa sa tête sur le torse de Tom avant de plonger son visage dans le cou du dreadeux et de se laisser aller à quelques larmes. Il avait mal. Il avait peur qu'après ça Tom le laisse et parte, comme il l'avait dit dans la lettre. Il avait peur de ne plus le voir. Il se dit alors que le blond aurait du le laisser mourir. Sam pleurait silencieusement bien que Tom ait du sentir quelques perles d'eau sâlée sur la peau de son cou.

Les larmes de son homme, ex-homme peut-être en fonction de ce que voulait Sam, rien de sûr pour le guitariste, lui fendirent le coeur un peu plus. Il culpabilisait un peu plus à chaque larme versée par son ange, pourtant, il ne serait parti pour rien au monde, sa présence le rassurant plus qu'autre chose. Il aimait l'androgyne plus que qui conque, plus que toujours, plus qu'avant. Son coeur battait la chamade tandis qu'il resserait un peu son étreinte, tendre et amoureux, désolé et désespéré.
Il l'embrassa doucement sur le front et releva lentement le visage de Sam et lui essuya les larmes du bout des doigts.

"Calme toi s'il te plait mon coeur... J'aime pas quand tu pleures..."

Il déposa un doux baiser sur sa joue et le serra un peu plus contre lui.

Oui ben ex-homme on ne savait pas trop non plus vu comment tout se détraquait en même pas une semaine! T-T Sauf que malgré le fait que Tom lui essuie ses joues, les larmes n'arrêtaient pas de couler encore et encore. Sam s'en voulait d'avoir fait peur à Tom. Il s'en voulait d'avoir cru qu'il le quittait réellement et d'avoir voulu quitter ce monde. Il pensait juste que Tom le laissait et que, du coup, il n'avait plus aucune raison de vivre. Sam n'arrivait pas à se calme. Il se rassit légèrement en face de Tom et leva ses poignets entre eux pour regarder les bandages. Il secoua légèrement la tête et ses pleurs redoublèrent. Il commença alors à s'énerver, toujours en ne disait pas un mot. Il défit en vitesse ses bandages, ne les supportant plus. Il regarda ses cicatrices encore toutes fraiches pendant quelques secondes avant de s'énerver dessus. Il essayait d'arracher les fils de sutures. Il commençait à saigner, il souffrait mais il s'en fichait. Il aurait tellement voulu revenir en arrière et ne pas avoir fait ça. Il voulait enlever toute trace de ça mais n'y arrivait pas. Ses poignets se remettaient à saigner au fur et à mesure qu'il arrivait à retirer les points de suture. Sam s'en voulait et se le faisait payer à sa manière...

Tom mit plusieurs minutes à comprendre ce qu'il se passait devant ses yeux. Non ! Il n'avait pas le droit ! Mais sur le coup, il était bien incapable de bouger, en pleures et ayant plus que peur. Il finit par se ressaissir, encore un miracle de sa conscience.
Il le bloqua violement sur son lit, les poignets écartés l'un de l'autre, collés contre son corps et appuya sur le bouton pour appeler une infirmière.

"Non Sam ! C'est bon les conneries là, ok ?! J'sais, j'ai merdé, excuse moi, j'te demanderai jamais pardon assez de fois. Mais maintenant tu te calmes et t'arrêtes ! Tu comptes faire quoi là ?! Hein ?! Tu m'avais pas promis que tu me laisserais jamais ?! T'en fais quoi de ta promesse ?! J'ai pas envie qu'tu crèves maintenant ! La seule chose que tu vas réussir à faire c'est t'vider de ton sang, et ça, c'est même pas imaginable du moment où j'serais encore dans ce putain de monde, et surtout à y rester pour toi ! Même si j'dois rester ici jour et nuit à te surveiller, il est hors de question que tu recommences."

Oui, Tom avait été assez dur et sec sur l'intonation, mais c'était dû à la peur qui s'était emparée de lui si rapidement. Il tremblait comme un dingue tandis qu'il maintenait Sam le plus tranquille qu'il le pouvait, l'empêchant de toucher une nouvelle fois à ses sutures.

"Je t'aime Sam, j'veux pas que tu me laisses. T'as pas le droit tu m'entends ?! T'as pas le droit..."

Sam continuait donc de s'acharner sur ses blessures quand Tom l'immobilisa. L'androgyne essayait de se débattre encore et encore mais il n'y arrivait pas. Il était bien trop faible après ce qu'il avait vécu. Il essayait pourtant, il voulait que ses mains lui fassent du mal, il devait souffrir comme il venait de faire souffrir Tom.
Les infirmières arrivèrent alors, l'immobilisèrent enfin il l'était déjà avec Tom, et le soignèrent lui refermant ses blessures et lui administrant un calmant. Au bout de quelques minutes, Sam avait encore moins de force. Ses pleurs par contre ne cessaient pas. Il tremblait légèrement de froid. Il ne pouvait plus rien faire à cause du calmant. Il était totalement impuissant. Il entendit les paroles de Tom bien sûr. Et il s'en voulait de tout ça. Seulement aucun son ne sortait de sa bouche. Il continuait de trembler de froid et se remettait comme il pouvait bien qu'en fait ça s'avérait très difficile.

Il se leva quand les infirmières entrèrent et alla près de la fenêtre, sans un bruit fixant dehors avant de fondre totalement en larmes, tremblant plus qu'il ne l'aurait dû. C'était au dessus de ses forces de le voir dans un tel état, non, il pouvait pas... Il l'aimait de trop pour supporter ça. Mais il refusait de quitter la pièce, ne voulant ni le blesser plus qu'il ne l'avait déjà fait ni prendre le risque que malgré les calmants il recommence de nouveau.
Quand elles sortirent, il mit un long moment à se retourner, ne souhaitant plus être confronté à cette putain de réalité, à la vision de son homme sur ce putain de lit d'hôpital, de se sentir impuissant face à tout ça, subissant plus que vivant. Il s'approcha cependant de lui pour le border tendrement, sans le moindre mot, incapable d'en prononcer, ses sanglots toujours plus présents, ses tremblements également.
Il ne comprenait pas. Il ne voulait peut-être pas comprendre non plus d'ailleurs.

Sam ne réagissait plus du tout. Le calmant faisait trop bien son effet et il ne supportait pas ça. Il ne supportait pas rester dans ce lit blanc, dans cette pièce blanche qui sentait le malade et la mort à plein nez. Il en avait presque la nausée. Pourtant c'était comme si ses tremblements l'empêchait de faire quoi que ce soit. Il avait froid mais ne voulait pas rester ici une minute de plus, alors qu'il devait rester plusieurs jours en observation. Même si Tom l'avait bordé, il n'arrivait pas à rester dans le lit. Il avait besoin de sa chaleur contre lui, de sa présence.
Sam repoussa le drap pour pouvoir sortir de son lit. Même si Tom était à côté, Sam voulait le sentir contre lui. Mais à peine avait-il posé un pied à terre qu'il s'effondra à genoux, ses forces le quittant. Il n'avait pas prévu ça. Il essayait de se relever sans y arriver. Sam ne savait plus du tout ce qu'il faisait, il se sentait mal et avait honte de ce qu'il avait fait. Il n'osait même plus regarder Tom dans les yeux. Tom qui était pourtant l'homme qu'il aimait plus que tout pourtant. Sam avait honte de lui-même et de ce qu'il était devenu. Il n'osait même pas demandé de l'aide à Tom. Il n'osait même pas dire une phrase, un mot. Il n'osait rien et restait à genoux à terre, à trembler plus que jamais, le visage baissé.

Il sursauta en entendant les draps bouger, trop habitué au silence troublé seulement par les bruits des pleures. Quand il réalisa que Sam s'était effondré à genoux, il s'approcha de lui de nouveau, le souleva doucement et le recoucha. Il ne cherchait pas à savoir pourquoi il s'était levé, ni comment d'ailleurs, c'était trop dur pour son petit cerveau en lambeau. La seule chose qui résonnait encore dans son esprit c'était l'abandon que Sam avait encore une fois tenté de faire. A croire qu'il voulait vraiment le quitter.

"S'il te plait, reste coucher. T'es pas en état de te balader."

Sa voix n'était qu'un murmure, sans émotion, elle ne retranscrivait même pas la douleur qu'il pouvait ressentir, et même ses sanglots ne se faisaient pas entendre. Il ne savait plus bien ce qu'il faisait là, à veiller sur quelqu'un qui ne voulait plus de lui mais il ne pouvait pas partir, pas tant que l'androgyne ne serait pas dehors.
Il retourna près de la fenêtre plongeant dans l'observation du paysage, ailleurs, loin peut-être déjà. Tremblant.

Mais ça ne plaisait pas à Sam. Il voulait rentrer chez lui, et avec Tom. Il ne pouvait pas rester là. Seulement Tom avait l'air d'en décider autrement, il ne restait même pas à ses côtés et ça déchirait le cœur de l'androgyne. Il ne savait plus quoi faire, il avait l'impression que Tom s'éloignait un peu plus à chaque seconde. Pourtant, il voulait le garder avec lu. S'il avait fait ça quelques minutes auparavant, c'était pour se punir, il voulait se faire mal mais pas partir. Il continuait de trembler même dans son lit et se tourna dos à Tom, pleurant en silence.

"Viens Tom... J'ai besoin de toi..."

Premiers mots de Sam depuis son réveil (je crois oO). Il les avait juste murmurés entre deux sanglots. Sa voix était cassée et faible. Il restait dos à Tom, de peur que celui-ci ne refuse de venir. Sam ne supporterait pas de voir son refus et de le voir partir.

Ca ne plaisait pas beaucoup au dreadeux non plus de rester dans cet hosto de malheur, mais au moins, il se savait entourer si jamais Sam avait l'idée de recommencer. Il aurait fait quoi seul ?! S'il ne restait pas à ses côtés, c'était qu'il avait l'impression que Sam ne voulait plus de lui. Et si ce n'était pas qu'une impression ?! L'ex guitariste se sentait trahi, oui, l'androgyne lui avait clairement fait comprendre qu'il devait se battre pour vivre à ses côtés, et qu'est-ce qu'il faisait lui ?! Hein ? Et bah tout le contraire.
Tom sursauta en entendant la voix de son ange et revient près de lui, s'asseyant même sur le bord de son lit.

"Mais j'suis là depuis le début Sam. Et j'ai besoin de toi, même si j'ai plus trop l'impression que c'est ton cas."

Il soupira et le força un peu à se retourner. Il lui caressa doucement la joue, lentement, tendrement avant de l'embrasser délicatement sur le front.

"Ne me refait plus jamais un coup comme ça, plus jamais. S'il te plait..."

Sam avait fermé les yeux de peur que Tom s'en aille définitivement. Il fut rassuré d'entendre la voix du dreadeux à ses côtés. Il trembla un peu plus en entendant les mots qu'il prononçait. Comment Tom pouvait penser ça? Si Sam en était arrivé là c'était en lisant la lettre de Tom, il pensait qu'il l'avait perdu pour toujours. Il se laissa retourner par Tom, de toute façon il ne pouvait pas vraiment résister en fait. L'androgyne ferma les yeux en sentant la main de Tom sur sa joue, ça lui faisait tellement de bien. Il rouvrit les yeux pour les planter dans ceux de Tom.

"Je te le promets... Mais toi ne m'abandonne pas... J't'en prie..."

Il avait eu du mal à prononcer ces quelques mots comme si parler le faisait souffrir. Il passa ses bras autour de la taille de Tom et posa sa tête contre le dreadeux en fermant les yeux. Il le serrait contre lui jusqu'à se faire mal aux poignets mais il s'en fichait, il voulait le garder contre lui c'est tout.

Non, Tom ne serait pas parti, même si l'envie lui en démangeait les jambes, il le refusait, il devait rester près de Sam, il devait veiller sur lui, c'était son ange, il avait pas le droit de le laisser tomber, ni maintenant ni jamais. Il l'aimait point. Et si Tom avait écrit cette lettre c'était parce qu'il avait cru l'avoir perdu. Le dreadeux tremblait toujours, il ne se sentait pas bien mais c'était secondaire, vraiment très secondaire. Pourquoi est-ce qu'il lui avait fait ça... Il ne le saurait sûrement jamais mais il préfèrait ne rien savoir.

"J't'ai dit que j'te laisserai pas plus tôt que j'le devrais, non ? Alors pourquoi t'as pas l'air d'y croire !? Fais moi confiance un peu toi aussi Sam. Je sais, en sachant tout ce que tu sais maintenant, c'est dur, mais si on veut qu'ça marche, j'crois qu'y'a pas le choix."

Il lui caressa doucement les cheveux, tendrement, toujours amoureux bien qu'effrayé. Il posa ses lèvres sur les siennes, avec beaucoup d'hésitation.

"Je t'aime Sam. Et malgré tout ce qui c'est passé, j'veux toujours, j'le veux peut-être même plus, faire ma vie avec toi."

» Le jour J !! (Bill) [A]
» Un jour de plus ... et oui encore un (Georg) [A]
» Un jour qu'on dit merveilleux [ Jonne ] [A]
» [A] Jour de courses xD |Maxiiime|
» Retour d'un jour de soufflage ailleurs. (PV Hannah) [A]