Personne a faire chier, triste sort, rien de plus déprimant. Le calme paisible de ces journées d’automne passées à ne rien faire affalé sur la banquette semi moisie de son appartement miteux l’ennuyait au plus haut point. Il prenait lentement conscience de sa qualité de rebus de la société et ne le vivait pas mal pour autant. Mais le contact avec les gens avait pourtant commencé à lui manquer. Pas qu’il ait la moindre envie de partager sa pizza surgelée avec son voisin du dessous, mais sortir profitant des fumées toxiques des pots d’échappement et des cris lyriques des gosses qui traînaient dans le parc ne lui aurait pas fait de mal. Il était près de dix-huit heures, l’heure ou tout le monde quitte le boulot et ou les retraités sorte pisser leur chiens. Adrian lui errait se plongeant bien qu’à l’extérieur dans une solitude amère.
Il lui fallait trouver un moyen d’extérioriser les forces négatives de son mauvais karma. Il avancait, déclenchant quelques sourire moqueur, le pull vert kaki de sa grand tante Jacqueline n’était sûrement pretexte de plus, et puis il avait fait exprès de le mettre, allez savoir pourquoi. La logique n’était pas son fort, il aimait tout ce qui ne l’était pas et puis il n’aimait pas ces gens non plus.
Il arriva à l’angle d’une rue et sortit une cigarette. Il l’alluma et l’approcha de ses lèvre aspirant la mort avec délice. Dépressif ? Sûrement pas, les gens qui piaillent pour un oui pour un non ça l’agaçait et puis lui… il ne se souvenait même plus de la dernière fois ou il avait pleuré. Il se surprit à admirer la vue, un joli pont, idéal pour une pause cigarette et personne autour pour lui laisser en apprécier le calme.