Lui, sa guitare, et ses pleurs. |PV| [A]

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Ryan avait eu besoin de prendre l'air. Rester cloîtré chez son frère H24 c'était pesant, trop pesant pour le jeune guitariste qu'il était. Il avait donc décidé de le laisser seul une heure ou deux maxi, le temps de se ressourcer avec sa gratte à la plage. Il était donc là, assis sur la plage, torse nu, pieds nus, jouant, pleurant pour toutes les raisons du monde, regardant ses poignets douloureux frotter silencieusement les cordes, lui faisant encore plus mal.
Il était le soir, il était tard, il était seul, il était mal. Il faisait froid, il faisait mal, il faisait triste, il faisait faim. Il pensait à son homme, il pensait à sa fille, il pensait à son frère, il pensait à ses conneries. Et il pleurait, encore et toujours. Peuh, ça servait plus à rien maintenant, mais Satan que ça faisait du bien. Les larmes coulaient le long de ses joues pour s'écraser sur les parois de sa guitare, glisser le long de celles-ci et finir leur funeste course sur le sable.
Comment on pouvait être si heureux et si triste en même temps ? D'aucuns penseraient ça impossible, je le pense aussi, mais lui en faisait l'expérience jour après jour.

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Ryan était pas mal plongé dans ses caccords. Disons que sa musique retranscrivait bien ses pensées macabres. Mais bon. Il entendit des pas venir vers lui mais n'y fit pas attention et tenta, sans succès, d'arrêter de pleurer. Il sentit une présence face à lui et leva lentement la tête. Maxime. Il posa sa guitare à côté de lui et se blottit dans les bras de son homme après avoir posé chastement ses lèvres sur les siennes. Sentir sa présence, son odeur, ses bras, lui, lui faisait tellement de bien interieurement. C'est qu'il lui manquait son chéri quand même. Il se laissait aller dans ses bras.

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"Tu me manques mon ange ... Je t'aime." murmura-t-il entre deux sanglots.

Il allait mal, et ça se voyait. M'enfin lui il espérait quand même que ça se verrait pas tant que ça. C'est un boulet quand même, quand on pleure comme ça, c'est évident qu'on va mal. Qu'est-ce qu'il est con lui. M'enfin. Il cacha son visage dans le cou de son homme pour pleurer, encore et toujours.

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Toi aussi tu me manque Ryan ... Je t'aime aussi .

Pourquoi tu vas si mal Ryan ? Je supportes pas de te voir comme ça Mon amour .

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Il se calmait peu à peu, sachant très bien que ses pleurs reviendraient au galop quand il expliquerait à Maxime pourquoi il allait mal. Mais il voulait lui dire, après tout ne se disaient-ils pas tout. Il inspira un grand coup, se recula légèrement et regarda son chéri dans les yeux avant de les baiser de nouveau.

"Plus rien ne va comme j'le voudrais ... J'voulais oublier Kelly, et Gus' perd sa fille, j'suis chez lui j'peux pas le laisser seul, j'veux pas qu'il meure ... En même temps j'ai tellement envie d'être avec toi, il nous reste plus beaucoup de temps ... Et puis Tom qui veut mourir et partir ... J'veux pas voir les gens que j'aime me lisser et eux ont pas l'air de s'en soucier ... J'ai recommencé à me mutiler pour plus souffrir de l'interieur ... Y'a des jours où j'me dis que crevé j'irai mieux ... J'en peux plus, j'supporte trop de poids sur mes épaules, j'ai que 19 ans ..."

Et comme il l'avait prévu, au fur et à mesure qu'il parlait, il recommençait à pleurer. Mais il en avait plus rien à foutre, bordel. Il s'en foutait tellement de chialer comme un gamin à cet instant.

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Et alors qu'il pensait que de nouveau Maxime le prendrait contre lui, histoire de le calmer, non non il se leva et alla marcher. Ouais okay sympa, merci le soutient. J'aurai pu dire qu'il leva la tête et qu'il le regarda marcher mais avec ses larmes toutes façons il voyait plus rien alors bon. Il se recroquevilla sur lui-même, se demandant si finalement c'était une si bonne idée de lui avoir tout dit. Il aurait pu penser qu'il en serait soulagé, même pas. C'était pareil qu'avant sauf que là, son mec était au courant. Son visage caché dans ses genoux, ses cuisses serrées contre sa poitrine, il avait plus rien à foutre du regard des gens qui passaient là et qui le regardaient.

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Ryan ... Je ... Je t'ai trompé .

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Alors que Ryan était léger en train de s'étouffer avec ses pleurs, s'étouffer dans ses sanglots, il entendit Maxime lui parler. Et son coeur rata un battement. Et un autre. C'était quoi déjà ? Ah oui, une émotion trop forte et pouf ? Ouais c'était à peu près ça. Et, alors que n'importe quel mec normal aurait pleuré plus fort, se serait levé et serait allé en coller une à l'homme qui le faisait souffrir ainsi, lui arrêta de pleurer, le regarda s'éloigner en se tenant la poitrine du côté du coeur. Hm, ça fait mal ça. Et il savait pertinement que s'il se levait et qu'il lui courait après, pas pour lui en mettre une mais pour le rattrapper sans savoir quoi faire comme à chaque fois, il risquait de faire une attaque. D'ailleurs il la frôlait l'attaque là. Et puis ces mots repassaient dans sa tête. 'Ryan, je t'ai trompé' encore et encore. Encore et toujours. Et il avait de plus en plus mal. Et son coeur se déchirait. Il avait promis à Tom qu'il serait heureux pour deux, et là il était au moins assez malheureux pour un peuple entier. Et il restait là, à regarder s'éloiger l'homme de sa vie. Et il restait là, à mourir à petits feux. Et il restait là, les yeux rougis, le coeur en miettes.

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Seulement voilà, Ryan ne voulait pas mourir assis dans le sable comme un con, laissant partir l'homme qu'il aimait. Quitte à crever, autant le faire en essayant de rattrapper cet homme qui était censé faire son bonheur. Il se leva donc, tremblant de tous ses membres ce qui compliquerait la tâche, et partit en courant, se tenant encore la poitrine qui le faisait souffrir, essayant tant bien que mal de rattrapper celui qui faisait battre son coeur et qui, là, était sur le point de causer sa perte. C'était dur, très dur pour lui, il savait qu'il finirait une fois de plus à l'hosto, il savait qu'il n'était pas normal car même s'il venait d'apprendre que son homme le trompait, il l'aimait toujours plus. Il ne voulait pas le laisser partir, pas une fois de plus, pas comme ça. Alors il accéléra, son coeur aussi. Et alors qu'il était à un mètre de lui, il aurait pu l'attrapper par le bras. Sa main se tendait pour attrapper le bras de son homme mais son coeur lâcha, encore une fois, et sa main glissa sur ce-même bras alors qu'il s'étallait par terre dans un bruit sourd.

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Ryan Ryan ! Mon amour !

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Dieu que c'était utile oui. J'ai sauvé une femme comme ça une fois. Okay je reprends.
Donc. Son coeur avait une fois de plus lâché. Et puis comme le disait Tom, il avait pas réellement envie de partir, il voulait pas laisser Maxime et Gustav. Et encore moins laisser la chance à l'autre d'avoir son homme pour lui. Mais bon là, il pouvait rien faire pour revenir. Il sentit des lèvres sur les siennes, de l'air dans ses poumons, des mains sur son torse qui appuyaient fermement. Mais non, il était toujours entre ciel et terre. Entre la vie et la mort. Entre son lui interieur et celui qu'il faisait croire qu'il était.
Il avait tellement envie d'ouvrir les yeux et de dire à Maxime à quel point il l'aimait, qu'il l'aimait à en mourir. D'ailleurs, là, il lui en faisait une belle démonstration. Il avait pourtant été prévenu. Et lui-même savait être cardiaque. Finalement, il aurait peut-être mieux valu que Maxime ne lui dise pas. Mais c'était trop tard. Et bientôt ce serait trop tard pour le blondinet.

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Mon amour; je t'aime , je t'aime à en crever je t'en prie bats - toi, ne me laisse pas ...

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Il entendait et sentait tout ce qui pouvait se passer autour de lui. Il sentait qu'on l'emmenait, surement une fois de plus dans cette putain d'ambulance. Pour une fois que c'était pas de sa faute. Il sentait les mains de Maxime entourant la sienne, ses lèves sur sa paume. Il entendait les ambulanciers papoter près de lui, parler de tout et de rien, du match de foot de la veille. Il entendit aussi Maxime lui parler.

*Bats-toi qu'il dit ... J'me suis pas assez battu peut-être ? J'en ai marre d'me battre pour du vent et pour au final me retrouver une fois de plus le dos au mur. Il m'demande de pas le laisser ... La blague. Genre moi j'serai capable de le laisser. C'est pas moi qui suis allé voir ailleurs putain. J'vais pas me battre. Adviendra ce qu'il adviendra, point.*

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J'men fou j'te suivrais

Mais putain ! Bande de clampins, vous pourriez pas vous occuper d'mon homme qui est en train de crever plutôt que de parler de votre putain de match de foot de mes deux là

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En même temps, si son coeur battait plus c'était la faute à sa santé de merde. Et puis, il s'était déjà bien battu pour rester ici. Et s'il n'avait pas été dans cet état aussi proche de la mort, il aurait largement frissonné aux mots de Maxime.

*Non ... Non j'veux pas qu'il me suive putain. Et puis merde, il perd déjà espoir comme ça ... Bon okay j'la ferme, toutes façons personne m'écoute.*

Il pouvait rien faire de plus que de suivre en silence et sans bouger la scène qui se passait dans l'ambulance. Arrivé à l'hôpital, il fut transporté dans une chambre et les médecins s'activèrent autour de lui. Des tuyaux dans nez, des perfusions plein les bras, ses poignets mutilés débandés, des électrodes apposées sur le torse, c'était pas beau à voir. Il était pâle, les lèvres bleues, il était froid. Un médecin, son habituel, alla voir Maxime et lui expliqua que ce qui avait provoqué son arrêt cardiaque était d'une part ses problèmes cardiaques, d'autre part un choc émotionnel troop fort, de troisième part l'effort qu'il avait produit pour, sans doute, le rattrapper.

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Il se vidait l'esprit. Les seules paroles de son chéri suffisaient à lui glacer le sang. Il avait pas envie qu'il meure pour lui, à cause de lui. Non c'était même pas imaginable pour le p'tit blond. Alors une fois de plus il allait se battre. Il sentit ces piqûres qu'il ne connaissait que trop bien, ces tuyaux qui lui insuflaient l'air, ces électrodes dont il n'avait encore jamais fait l'expérience. Au bout d'un petit moment, les médecins autorisèrent Maxime à entrer dans la chambre de Ryan ,tout en le prévenant que c'était pas forcément beau à voir.

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Ryan , je ne te demandes pas de me pardonner ça serai bien trop prétentieux . Et ça j'ai beau avoir tous les défaults du monde, je ne l'ai jamais été . Je voudrais juste que tu sache combien je t'aime, tu va penser que c'est bien facile à dire . J'avoue; c'est bien facile après avoir baisé avce un autre de venir te voir et de te dire que je t'aime ,et que je t'aimerais toujours . Mais je te le dit quand même . Après au fond, tu en fait bien ce que tu veux . J'ai pas la force, de me justifier, et encore moins la force de te faire plus de mal que ce que je t'ai déjà fait . J'ai pas la force et plus le temps . Je veux juste que tu ne meurre pas, pas maintenant . Après si tu ne veux plus de moi, je ne dit pas que ça me ferai rien ce serai de l'hypocrisie pure et simple . Je veux juste que tu vive, Point

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Encore une fois, il était dans un état proche de la mort, et il ne pouvait que se demander ce qui e passait autour de lui quand il entendait des bruits inconnus. Comme ce bruit de porte. Mais quand il sentit des lèvres sur son front, il fut sûr que c'était Maxime. Mais merde, il avait envie d'ouvrir les yeux, de le prendre dans ses bras et de lui dire et répéter combien il l'aimait. Mais non, ç'avait été décidé autrement. Alors il écouta, sans beaucoup d'autres choix, ce que disait Maxime.

*Bien sûr que si j'veux de toi ! Moi aussi je t'aime. _ Ca sert à rien, il t'entend pas. _ Je m'en contrebranle !*

Mais malgré que ce fut décidé d'une autre manière qu'il l'aurait voulue, son coeur se remit lentement et doucement à battre, avec l'aide des électrodes, puis il n'eut plus beaucoup besoin des électrodes. Un nouvel air s'empara de ses poumons mais il était toujours incapable du moindre mouvement, incapable de la moindre parole, incapable même jusqu'à ouvrir les yeux.

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