Babylon rage - Libre

L'aube. Sophie ouvrit péniblement les yeux, et regarda tout autour d'elle, l'air effrayé. Elle repéra enfin l'objet de l'agitation qui se révéla être son portable et jeta un coup d'œil mauvais à celui qui ne tarderait pas à mourir de l'emmerder comme ça de bon matin. J.F Johnson, son cher et tendre patron.
-Oui?
Murmura Sophie avec une lenteur exagérée, complétement démoralisée.
-Tu dois te rendre à Fourouille (FOUROUILLE?! M.D.R), ils organisent une série de concerts et pour l'occasion, ils ont remis la salle à neuf. Va voir et dis moi ce qu'il en est. TOUT DE SUITE.
-Mais attends là...
Il avait déjà raccroché. Sophie soupira longuement, se prenant la tête entre les mains. Elle s'avança à tâtons jusqu'à sa salle de bains et jeta un regard à son reflet dans le miroir. Un teint pâle à faire peur, des cernes du tonnerre, les cheveux en bataille, niqueeel. Elle soupira et tourna les talons, à la recherche de son paquet de cigarettes.

-Putain il est où...
Elle finit par mettre la main dessus et en alluma une avant de s'avachir sur le premier fauteuil qui passait par là. Ses longues jambes d'une finesse extrême pendouillant de l'un des accoudoirs, sa tête reposant sur l'autre, elle ferma les yeux, fuma quelques lattes supplémentaires avant d'écraser sa cigarette dans un cendrier près de la fenêtre.

-Bon.
Elle se redressa et ouvrit le tiroir de sa table nuit. Elle en sortit une grande feuille, un pochton rempli d'herbe et du carton. Elle s'affaira alors à rouler son joint sans se pré-occuper de son téléphone qui s'était remis à sonner. Lorsqu'elle eut finit, elle alluma sa chaîne Hi-Fi et une chanson de Soldiers of Jah Army, Rasta Courage résonna dans la pièce. Elle fuma avec un plaisir non dissimulé et ne répondit au téléphone que lorsqu'elle eut finit.
-Ouiiii?
-Tu te dépêches OUI?
-J'arrive...
Sophie se précipita alors vers sa salle de bains, lava consciencieusement son visage, coiffa ses cheveux, enfila une robe légère et fluide qui plus qu'elle ne moulait, laissait deviner des formes irréprochables, des petits escarpins, sa besace en cuir mou et elle était partie. Elle prit la peine d'enfiler ses lunettes noires avant de passer la porte, étant donné la tête qu'elle avait, il valait mieux. Lorsqu'elle arriva à la salle de concert, elle plaça une main fine sur sa hanche et regarda tout autour d'elle avant que quelqu'un ne lui tapote sur l'épaule d'un air pressé. Sophie se retourna à contre-cœur et commença déjà à débiter sa défense:
"C'est mon patron qui m'envoies, du calme, je travaille pour le Daily News et nous voulions savoir en quoi consistait vos travaux..."