[A] Premiers pas pour une nouvelle vie...

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Jeudi 21 janvier, 16h

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T:mo se retint de justesse de tomber à ses bagages. C'était une très mauvaise entrée en matière. Peu avantageuse, même pas théâtrale. Il avait fait tomber ses lunettes de soleil pour l'anonymat. En même temps, quel besoin d'anonymat y avait-il dans cette petite ville ? L'allemand semblait oublier combien ils étaient proches d'Hambourg et que, cet endroit cachaient de nombreux secrets. Pour lui, ce n'était qu'un séjour à durée indéterminée ( mais sans doute trop court ) chez sa tante divorcée mais affectueuse.

Revenons à l'action principale. Elle se traduisait en quelques mots. Une jolie fille brune l'avait percuté et avait failli l'envoyer dans les roses. Heureusement, elle était fluette. Une camionneuse aurait fait plus de dégâts. Et puis, elle était aussi plus petite. Quel intérêt ? Eh bien, cette information permettait au garçon de se sentir un peu plus à l'aise. Vous savez... fierté masculine, tout ça...

"Hola !"

fit-il, passant de la surprise à l'automatisme.

Il tenta de montrer qu'il n'avait pas du tout été perturbé par cette apparition soudaine en décochant un sourire poli mais enjoué. En fait, T:mo ne parlait absolument pas l'espagnol, du moins pas plus que les notions que l'on apprenait à l'école. Il espérait qu'elle ne commencerait pas à lui parler en cette langue, cela aurait gâché l'effet. Lorsque le jeune homme se redressa, un *crac* sonore se fit entendre. Il se rendit compte qu'il avait fait tomber ses lunettes pendant la bousculade et eut une réaction étrange : portant sa main à ses yeux, le haut de son visage était caché.

"Oh non..."

soupira-t'il, en voyant les morceaux de verre brisés écrasés par ses propres chaussures.

Il lui fallut quelques instants pour comprendre que personne ne l'avait reconnu. Es-tu stupide T:mo ? Tu crois vraiment qu'une simple paire de verre colorés empêche des centaines de fans de se sauter dessus ? Non, il fallait se rendre à l'évidence... personne ne le connaissait ici. La jeune fille allait peut-être le faire, elle ?

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Mes valises tombèrent à terre dans un bruit fracassant.
Des regards se tournèrent vers moi en me dévisageant. Je senti mes joues prendre une jolie teint rosé que je camoufla en me penchant pour ramasser mes valises.
En me relevant je vis que le garçon que j'avais percuté n'avait quasiement pas bougé. Il me lança un "Hola !" pas vraiment convaincant, son accent était pas terrible et montrait son inexpèrience en espagnol. J'esquissa un sourrire et me retint de lui adresser un "Buenas Tardes" qui aurait pû le faire passer pour un idiot.
Le problème c'est que je ne savais pas si je devais lui répondre et en quelle langue, j'était trop novice en Allemand pour entamer une discution et je doutais qu'il parle français. Je me décida à lui lancer un "Hello". Je vérifia dans mon sac à main que je n'avais rien perdu et qu'on ne m'avais rien volé, avec tous ces pickpockets je préférerais me méfier.
Je leva la tête en sursaut en entendant un grand crack et vis que les lunettes du jeune homme était à terre dévoilant ses yeux marrons. Je me surpris à le fixer et détourna rapidement le regard.

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Malheureusement, la magie de Pocahontas n'était pas au rendez-vous et John Smith et l'indienne ne se comprirent pas rien qu'en se touchant. John Smith, donc T:mo dans ce cas ( encore que l'envahisseur, c'était Ange ), vous aviez compris ? Oui ? Non ? Bon, peu importe...

Le garçon se demandait comment poursuivre la conversation. Et oui, il n'allait pas la laisser filer aussi facilement - la conversation - car évidemment, c'était un grand bavard ! Avait-elle compris l'espagnol ? Parlait-elle anglais ? Et l'allemand n'était pas franchement doué pour reconnaître un accent particulier, honte à lui. Y avait-il un moyen de savoir en quelques minutes de quelle origine était-elle ?

"Mademoiselle, vous arrivez au bon moment pour la fête de la bière à Hambourg ! J'imagine que vous venez exprès pour !" commença-t'il, en allemand.

*Si c'est une allemande pur jus, ça ne pourra que lui plaire.* s'imagina-t'il, de manière ironique.

C'est alors qu'il aperçut l'étiquette des baguages de la jeune fille. D'un coup d'oeil discret, il n'avait réussi qu'à lire Ange - était-ce son prénom, son nom ou sa profession d'ailleurs ? - ainsi qu'un logo d'aéroport belge. Du français ! Il n'avait plus qu'à continuer en anglais... avec un peu de chance, sa tentative d'humour resterait incomprise.

"Puis-je vous payer un verre, demanda-t'il dans un anglais un peu barbare, avec un grand sourire néanmoins Mademoiselle* ? En dédommagement de mes lunettes brisées ?"

Logiquement, c'était à la fautive de se faire pardonner, mais T:mo espérait que l'inconnue y verrait sa galanterie et... euh... l'amabilité mal connue des allemands ? Et puis, il n'était pas tout à fait remis du fait que personne ne le reconnaissait ici. Soulagé peut-être, mais un peu vexé tout de même !

en français

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Pourquoi pas

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T:mo s'imaginait déjà faire la visite guidée de la ville by night à la nouvelle-venue - même s'il n'était pas d'ici, il savait improviser. Il se rendit rapidement compte qu'entre ses propres bagages et les siennes, ils ne pourraient pas sillonner la cité de manière très agréable.

"Peut-être devrions-nous nous rejoindre ce soir ? Il y a un café au coin de la rue "Chez André" il me semble,

commença-t'il en essayant de se souvenir de la dernière fois qu'il était venu ici, chez sa tante.

On peut s'y rejoindre vers 21h ? Ca nous laissera le temps de se débarrasser de nos affaires..."

Ce n'était peut-être pas une bonne stratégie de se séparer ainsi, mais T:mo avait confiance en le sourire de la jeune femme. Et oui ! Si ce n'était pas en ça, en quoi pouvait-on avoir confiance en ce bas monde ?!

"Je vous donne mon numéro, demoiselle. Je suis persuadée que j'arriverais à avoir le vôtre durant la soirée !"

fit-il, mi-amusé, mi-prétentieux.

L'important, c'était d'être juste entre les deux. A moitié amusé, pour faire rire la jeune femme, et à moitié prétentieux, pour qu'elle se sente flattée. Un peu trop d'un côté, et c'était la claque ! Avait-il réussi à doser justement ? Nous allions le savoir par la suite. Il sortit un papier de sa poche et fit mine d'écrire son numéro. En fait, le numéro était déjà dessus, il prévoyait le coup à chaque fois... mais c'était plus naturel de faire semblant.

"Je m'appelle Timo...

Il hésita avant de rajouter son nom de famille. Après tout, Panik n'était sans doute pas connu ici.

Timo Sonnenschein."

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